La Nation Bénin...
Dans le cadre de la célébration de la deuxième édition de la célébration de la Journée mondiale de l’hépatite au Bénin, l’Ong «Autre vie» a organisé une quinzaine d’actions urgentes. Cette opération qui a pour but d’attirer l’attention des dirigeants et des partenaires techniques et financiers sur la situation de l’hépatite B au Bénin et les stratégies de lutte, a été officiellement lancée hier, mardi 28 juillet à Cotonou, par le directeur adjoint de cabinet du ministère de la Santé.
L’ampleur des décès orchestrés par l’hépatite dans le monde et au Bénin nécessite qu’on tire la sonnette d’alarme. Le directeur exécutif de l’Ong « Autre vie», Romuald Djivoéssoun, a expliqué que l’hépatite B est une affection du foie au virus de l’hépatite B (VHB). Ce virus perturbe la fonction hépatique et entraîne des lésions pathologiques. L’infection, a-t-il déploré, devient alors chronique. Ce qui fait augmenter le risque de décès d’une cirrhose ou d’un cancer du foie. Les données statistiques de par le monde, en Afrique et au Bénin, indique-t-il, témoignent que les hépatites chroniques B et C sont un problème mondial de santé publique.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 240 millions de porteurs chroniques et 780.000 personnes meurent chaque année de l’hépatite B. «Les hépatites tuent plus que le paludisme dans le monde et constituent la première cause de mortalité et morbidité de l’adulte au Bénin », estime Romuald Djivoéssoun.
Selon des données des centres de transfusion sanguine du Bénin, 9,9% de Béninois sont des porteurs chroniques d’hépatite virale B. Romuald Djivoéssoun a aussi indiqué que l’hépatite contribue à l’affaiblissement de la population active et au décès des malades adultes. Sur le plan économique, l’hépatite B fait dépenser énormément les familles et l’Etat. Elle mobilise pour la prise en charge, de lourds investissements qui pèsent sur les finances des ménages et de l’Etat.
Pour le directeur adjoint de cabinet, Lucien Toko, représentant le ministre de la Santé, les nombreux décès dus à l’hépatite s’amplifient en raison de la limitation des sources d’information crédibles sur la maladie et surtout du fait du manque de moyens accessibles aux populations pour la prise en charge.
La quinzaine d’actions urgentes organisée contre l’hépatite B amènera les dirigeants nationaux à prendre pleinement leurs responsabilités face au grave problème de santé publique que représente l’hépatite. Ainsi, les populations restent sans moyen de défense face à ce tueur silencieux. Car, elle a pour objectifs d’inciter les autorités à rendre le dépistage et la vaccination gratuits et obligatoires dès la naissance, à faire en sorte que la prise en charge des personnes infectées soit facilitée et de la façon la plus large qu’il soit pour éradiquer le fléau.
Des engagements pour relever les défis
«Les répercussions de cette maladie sont dramatiques», a souligné le directeur exécutif de l’Ong «Autre vie», Romuald Djivoéssoun. Une situation qui signifie que des défis sont à relever. Ainsi pour les 15 prochaines années à venir, l’Ong «Autre vie» a décidé de concentrer son engagement sur le Bénin dans six domaines prioritaires que sont : la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, les droits humains et la protection, l’autonomisation communautaire et l’économie locale, les changements climatiques et la sécurité alimentaire, l’éducation et le renforcement des capacités. Il s’agit de rendre transversale la lutte contre l’hépatite B à toutes les initiatives.
Mais avant, des actions urgentes doivent être menées. Il s’agit d’une grande marche de plaidoyer qui va échouer devant la Représentation nationale à Porto-Novo pour une déclaration solennelle. Des tests de dépistage, de vaccination et une campagne de sensibilisation dans tout le Bénin sont aussi prévus. Le gouvernement à travers le ministère de la Santé prend aussi l’engagement d’éradiquer cette maladie silencieuse. A cet effet, Lucien Toko a rassuré les différentes structures actrices de la lutte contre l’hépatite. Il a indiqué que le ministère de la Santé fera tout son possible pour que tous les centres de santé situés dans les zones les plus isolées du territoire aient régulièrement en leur possession les moyens nécessaires pour effectuer le dépistage de la maladie et pour vacciner les populations et réduire le taux de prévalence.