La Nation Bénin...
L’espoir renait pour les enfants porteurs des troubles du spectre autistique et leurs familles au Bénin. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance (Masm), a procédé au lancement de la « phase pilote du projet de prise en charge intégrée des enfants autistes dans les communes de Cotonou et Abomey-Calavi », ce mardi 25 juin à Cotonou. Une véritable bouffée d’oxygène pour les acteurs concernés à divers niveaux.
«
Pendant longtemps, nous avons mené, seuls, le combat pour la prise en charge et
l’épanouissement de nos enfants autistes avec le peu de moyens dont nous
disposons ». Ce cri de cœur de Emeraude Attèrè, présidente de l’Association des
parents d’enfants autistes du Bénin vient de recevoir un écho favorable auprès
du gouvernement à travers le lancement de la phase pilote du projet de prise en
charge intégrée des enfants autistes. Désormais, les parents, professionnels du
domaine de la prise en charge (orthophonistes, pédopsychiatres, neuropédiatres,
assistants sociaux, médecins, psychologues…), éducateurs spécialisés et enfants
porteurs de l’autisme ne seront plus seuls. Les communes de Cotonou et Abomey-Calavi
accueillent la phase pilote et ce, sur une année scolaire.
«
Avec ce projet, nous souhaitons en tirer tout le bien-être pour des individus,
des familles, des communautés et un peuple», espère Véronique Tognifodé,
ministre des Affaires sociales et de la Microfinance.
D’un
montant total de cent millions de francs Cfa entièrement financé par le budget
national, ce projet vise à soutenir les efforts des parents d’enfants souffrant
du spectre autistique. Il offre entre autres des services d’appui à la
scolarisation, des services socio-sanitaires.
L’ambition du gouvernement est de travailler à l’amélioration du bien-être de ces enfants. Pour cela, il propose une batterie d’actions : le renforcement de la prise en charge, le développement des compétences en matière d’accompagnement, l’assistance aux personnes handicapées à grands besoins de soutien, l’offre des opportunités d’apprentissage et le partage d’expériences entre parents et éducateurs spécialisés.
Humanisme
Les parents accueillent le projet comme un geste d’humanisme inédit au Bénin. « Ensemble, main dans la main, nous allons briser la solitude et l’isolement des familles, créer un espace (de rencontres et de loisirs), permettant de tisser des liens entre les familles et surtout de donner la possibilité aux enfants autistes de jouer, de s’exprimer, d’échanger avec d’autres enfants dans un cadre sécurisé, qui acceptera leur différence », assure Emeraude Attèrè, présidente de l’Association des parents d’enfants autistes du Bénin.
Le
ministre des Affaires sociales et de la Microfinance trace de bonnes
perspectives pour le projet. « Je voudrais vous assurer que ce projet mettra en
exergue tout le potentiel de nos enfants autistes. Notre devoir est de
travailler à leur développement psychomoteur,
», indique-t-elle.
Le
projet de prise en charge intégrée des enfants autistes dans les communes de
Cotonou et Abomey-Calavi est la réalisation d’une promesse faite par le
gouvernement à la suite des recommandations issues de la 28e édition de la
Journée internationale des Personnes handicapées (Jiph), célébrée le 05
décembre 2023 à Cotonou.
Pour
concrétiser le projet, deux comités (pilotage et technique) ont été installés
par la ministre des Affaires sociales à la suite du lancement officiel. Le
premier est composé des ministères sectoriels, des organisations de la société
civile, y compris des associations des parents d’enfants autistes et le second,
des professionnels avertis des questions d’autisme■
Ce qu’il faut savoir sur l’autisme
Selon le ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, l’autisme « se manifeste par des troubles de la communication, des intérêts ou activités obsessionnels, des comportements à caractère répétitif, ainsi qu'une forte résistance au changement. La personne présente aussi souvent des hyper sensibilités sensorielles aux sons, lumière, couleurs, toucher…, ». Cette description de l’autisme justifie en grande partie les problèmes d’exclusion dont nos enfants autistes sont victimes, a-t-elle expliqué■