La Nation Bénin...
La Cellule de contrôle et d’inspection des structures de
prestations des soins médicaux (Cci) dresse le bilan de ses activités en neuf
mois. Elle a donné, vendredi 29 septembre dernier à son siège, un point de
presse sur la question des saisines, le contrôle des structures de santé et la
sécurité des patients.
La Cellule de contrôle et d’inspection des structures de
prestations des soins médicaux (Cci) fait du respect des normes sanitaires, son
leitmotiv. Le point de presse qu’elle a donné, vendredi dernier, s’inscrit dans
ce souci de veiller à la qualité des soins de santé offerts aux populations.
L’exercice qui rend compte des trois premiers trimestres de 2023, prend en
compte l’investigation sur vingt plaintes, les contrôles médico-techniques de
structures de santé et le contrôle de la sécurité des patients.
Sur la question des saisines, la Cci a enregistré une
dizaine de plaintes. Là-dessus, Blaise Ayivi fait l’inventaire des failles
relevées par la cellule qu’il coordonne. Elles portent entre autres sur « des
accusations de soins et de comportements des agents de santé qui auraient
entraîné le décès de patients ; l’exercice illégal de la médecine ; l’ouverture
de cabinets de soins ou de cliniques médicales non autorisés ; des
dysfonctionnements retentissant sur la qualité et la sécurité des soins ».
Face à ces irrégularités, la réaction de la cellule n’a pas
tardé. « Les actions proposées vont de l’avertissement avec ou sans inscription
au dossier et la traduction devant le Conseil de discipline de l’Ordre national
des médecins, à la fermeture des établissements de soins en passant par la
correction des écarts observés et la poursuite judiciaire », explique Blaise
Ayivi.
S’agissant du contrôle des structures de santé, la cellule
a identifié quatorze cabinets de soins illégaux qu’elle a fermés. Les Ong Talsy
à Lokossa et Songhaï à Porto-Novo en font partie. « La justice est actuellement
saisie et les promoteurs répondent de leurs actes devant les tribunaux »,
informe-t-il.
Au nombre des failles enregistrées par les délégations
départementales, il souligne «l’abandon des centres de santé aux
aides-soignants notamment les week-ends, la reprise de l’insalubrité dans les
formations sanitaires surtout privées » et le « délaissé des consultations
médicales par les médecins aux infirmiers et aides-soignants », toutes choses
qui conduisent à des diagnostics « non pertinents et des traitements inadéquats
».
Recommandations
Le troisième aspect du point de presse de la Cellule de
contrôle et d’inspection des structures de prestations des soins médicaux est
relatif à la sécurité des patients. « Nous avons constaté lors de nos
investigations que la sécurité des patients est souvent négligée, car les
responsables des soins n’ont pas mis en place une organisation pour limiter les
risques de préjudice lors de la prescription et la délivrance des soins. Ceci
occasionne souvent des accidents comme des infections, parfois des décès lors
des soins », révèle Blaise Ayivi.
Les résultats issus des fiches techniques de contrôle de
conformité aux critères de la sécurité des patients laissent à désirer. « Sur
dix-sept services d’accueil des urgences médico-chirurgicales, seuls deux sont
de bonne performance. Sur cinq services de réanimation, quatre sont de
performance insuffisante et une de performance moyenne. Sur quinze services de
gynécologie obstétrique, seuls deux sont de bonne performance et sur six
services de soins aux nouveau-nés tenus par un pédiatre, deux sont de bonne
performance », relève Blaise Ayivi.
Au regard de ces irrégularités, la Cci promeut la culture
de comportements sains afin de réduire les dommages liés aux soins aux
populations. La cellule a également analysé les causes profondes des cas de
décès portés à sa connaissance en vue de recommandations. Elle exhorte les
populations à recourir aux soins de santé dans les structures autorisées, à
signaler toutes les déviances observées dans les structures de santé, soit
directement à la cellule de contrôle à son siège à Cotonou, soit au 91 44 44
44, le numéro WhatsApp du ministère de la Santé.
Bras opérationnel de l’Autorité de régulation du secteur de
la Santé (Ars), la Cci a pour mission de contribuer aux missions de l’Ars
couplées avec ses missions antérieures qui consistent à investiguer sur les
plaintes et à situer les responsabilités tout en assurant le contrôle
médico-technique des structures de santé publiques comme privées afin
d’identifier les écarts relativement aux normes sanitaires et de proposer des
solutions en vue de l’amélioration de la qualité des soins.